Protéger ses oreilles à moto

Avec les températures plus chaudes qui s’installent, les motocyclistes se réjouissent de pouvoir à nouveau sillonner les routes de la province. Plus qu’un passe-temps, la promenade à moto est une passion, et même un mode de vie pour certains !

Évidemment, lorsqu’on pratique une activité de manière aussi religieuse, il est primordial de bien connaître les risques encourus sur le plan auditif. Une menace en particulier est trop souvent oubliée : le bruit.

Nous le savons tous, les motos peuvent être très bruyantes. Toutefois, la source principale du bruit perçu par le motocycliste, une fois qu’il a atteint sa vitesse de croisière, ne provient pas de la mécanique du véhicule, mais plutôt du vent. Même en l’absence de véritable vent, les turbulences causées par le passage à travers la résistance de l’air produisent le même effet. Il est cependant difficile de déterminer son niveau sonore, car de nombreux facteurs le feront varier : la vitesse, la position et l’axe du conducteur, la présence d’un pare-brise, le casque porté, etc.

Les études s’entendent tout de même pour dire qu’à une vitesse d’autoroute, le niveau sonore aux oreilles du motocycliste peut atteindre 103 dB SPL, niveau comparable à celui auquel serait exposé l’opérateur d’une scie à chaîne. Selon les normes canadiennes, à ce niveau d’intensité, le temps acceptable d’exposition pour éviter des dommages permanents à l’audition ne serait que de sept minutes ! Il est également prouvé que l’exposition au bruit cause de la fatigue et réduit la capacité de concentration. La conduite est alors non seulement moins agréable, mais aussi moins sécuritaire.

DES SOLUTIONS POSSIBLES

Comment les motocyclistes peuvent-ils se protéger de ces dangers ? Ils peuvent d’abord faire varier les différents facteurs qui influencent le flot d’air et évaluer l’impact de ces modifications sur le bruit perçu. Le comportement des turbulences d’air étant difficilement prévisible, il peut être nécessaire de passer par plusieurs étapes pour obtenir une analyse fiable des résultats, car il est possible que l’impact d’une modification soit complètement différent de celui attendu. Par exemple, en fonction de sa hauteur par rapport au conducteur, il pourrait s’avérer que l’ajout d’un pare-brise ou d’un déflecteur aggrave le problème au lieu de le résoudre, si l’air turbulent est dirigé au mauvais endroit. Il semblerait d’ailleurs qu’un pare-brise très haut soit, en règle générale, l’option la plus efficace.

L’importance du choix du casque semble faire l’unanimité. Le casque doit être bien ajusté et laisser circuler le moins d’air possible à la hauteur du menton, dans le cas d’un casque intégral ou modulaire, et la jonction avec la visière doit être la plus étanche possible. Votre détaillant d’accessoires de moto devrait être en mesure de vous conseiller dans le choix d’un casque qui protégera votre audition le plus efficacement possible.

Même en adoptant ces bonnes habitudes, le bruit sera toujours présent, et son niveau excédera probablement toujours les limites recommandées. Pour bien protéger votre audition, il est indispensable de porter des protecteurs auditifs, surtout si vous parcourez de longues distances. Les embouts en vente libre sont souvent inconfortables puisque leur forme ne convient pas aux oreilles de tous. Il est également important de prendre en considération que les données d’atténuation affichées sur les emballages des embouts en vente libre ne sont pas souvent représentatives des résultats réels. Elles supposent une insertion profonde et parfaitement occlusive et les utilisateurs croient placer leurs embouts de la bonne façon, alors que ce n’est pas le cas. La solution la plus sécuritaire demeure l’utilisation d’embouts moulés sur mesure. Ces derniers offrent une meilleure protection et un confort accru, étant donné qu’ils sont parfaitement moulés à la forme de vos oreilles.

Pour plus de renseignements à ce sujet, n’hésitez pas à consulter un audioprothésiste.