2 Décembre 2020

La zoothérapie est une approche thérapeutique de plus en plus développée auprès des aînés en perte d’autonomie (démence, troubles cognitifs, Alzheimer) ou des personnes en difficulté psychique (dépression, troubles anxieux, addiction, etc.), notamment avec le chien ou le chat. Ce type d’intervention, qui est appelée médiation animale ou thérapie assistée par l’animal, vise la resocialisation, la réduction de symptômes associés à l’anxiété ou la dépression, le maintien des acquis, encourage également la communication et propose une stimulation sensorimotrice et perceptive indéniable. Les indications et les objectifs pour ce type d’interventions sont nombreux et ils ont en commun le passage par une clinique du lien.

La zoothérapie ou médiation animale, qu’est-ce que c’est ?

En zoothérapie, l’animal joue un rôle de médiateur dans la relation bénéficiaire-thérapeute, mais c’est un médiateur « extra-ordinaire », car vivant. Vous pouvez prendre connaissance de notre définition à l’adresse suivante : https://zootherapiequebec.ca/la-zootherapie/.

Dans ce type d’intervention, le rôle de l’intervenant ou du thérapeute est essentiel et central. En effet, l’intervenant en zoothérapie est celui qui offre un point de départ au travail thérapeutique en s’appuyant, à la fois sur les besoins du bénéficiaire, et les qualités spécifiques que peut avoir l’animal.

Sur quelles qualités présentées par l’animal l’intervenant en zoothérapie s’appuie-t-il ?

La première qualité : le fait d’être vivant confronte d’emblée la personne à l’altérité. L’animal a une volonté différente de la sienne, et des comportements principalement régis par un code éthologique d’où sont absents tout jugement, tout à priori, toute étiquette. Il valorise ainsi la personne et participe à l’estime de soi. Il peut être un support privilégié pour une circulation émotionnelle, mais aussi un support d’identifications diverses.

Bien qu’il puisse parfois donner envie à l’homme de le dominer dans un premier temps, il finit le plus souvent par partager avec lui un plaisir sur le mode de l’entente et de la complicité. Il est l’être de la confiance et de l’échange affectif et corporel. Il peut devenir un autre nous-même, l’objet de nos projections, une réponse vivante à nos comportements, un véritable miroir de nos émotions.

Cette rencontre est aussi une confrontation avec une autre motricité et une autre gestualité que celles de l’humain auxquelles il va lui falloir se synchroniser et être attentif. Il représente ainsi un potentiel relationnel et moteur intéressant. Ses soins demandent des compétences praxiques (manipulation d’outils, organisation du geste) et facilitent le travail sur le schéma corporel (conscience et représentation du corps dans l’espace)Il permet enfin de faire vivre des expériences multisensorielles (notamment tactile et olfactive) et autorise les contacts corporels les plus étroits.

L’intervenant en zoothérapie connait l’ensemble de ces qualités et s’appuie sur celles-ci pour répondre aux besoins des bénéficiaires dans une intervention ciblée.

La présence d’un animal confronte à l’expérience de la relation avec un être singulier, non jugeant, qui apporte de l’imprévu, de la spontanéité et donne une grande souplesse aux interactions et aux échanges. Dans cette relation, les émotions ont une place importante et permettent de tisser un lien avec l’animal. L’attention et les soins portés aux animaux occupent une place importante dans la création de ce lien et dans la relation de complicité entre l’animal et l’humain.

Ainsi, prendre soin de son animal permettrait-il de mieux prendre soin de soi ?

Dans les activités comme le nourrissage, le nettoyage, les caresses qui paraissent anodines, il y a tout un travail de bienveillance et de création de liens qui permet d’apprendre à se connaitre individuellement, se respecter à devenir des « êtres qui comptent » l’un pour l’autre, dépassant les barrières de l’espèce. L’animal devient un support affectif indéniable qui va au-delà de la simple présence ou compagnie pour celui qui s’en occupe.

Les animaux ont des besoins vitaux auxquels on se doit de répondre ; ce qui implique notre responsabilité et un certain engagement. Tout comme l’humain, l’animal a besoin d’être nourri, aimé, sécurisé. L’homme est une figure d’attachement pour l’animal : il en prend soin, se soucie de sa santé, se sent responsable de lui. En parallèle, certains animaux manifestent des comportements qui « s’apparentent » à des attitudes humaines d’écoute et d’intérêt, ou qui paraissent exprimer disponibilité, réceptivité, compréhension, approbation ou adhésion à nos conduites. Il peut ainsi avoir une fonction rassurante et apaisante et est lui aussi une figure d’attachement pour l’homme.

Dans la relation avec un animal, l’un apporte ses ressources à l’autre et c’est ce sur quoi se base la zoothérapie. Toutefois, sans vouloir diminuer l’impact positif que peuvent avoir les animaux sur la santé humaine, il est important de garder à l’esprit que les animaux n’ont pas de pouvoirs magiques et que les effets positifs des interventions en zoothérapie sont le fruit d’une triade bénéficiaire-animal-thérapeute.

Pour aller plus loin :

https://zootherapiequebec.ca/

https://zootherapiequebec.ca/documentation/

Vous avez aimé cet article? Partagez-le!
0

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *