24 septembre 2024

Pratiquez-vous une activité intergénérationnelle ? Les études sont claires : ce genre de passe-temps est bénéfique pour toutes les personnes impliquées et contribue à une meilleure santé et à une baisse de l’isolement social !

Ce sentiment de solitude peut d’ailleurs être particulièrement présent chez les personnes aînées LGBTQ+ (ex. : gaies, lesbiennes, bisexuelles, trans, etc.). Certaines entretiennent toujours une honte par rapport à leur identité ; d’autres peinent à trouver des gens ayant une réalité similaire à la leur. Au Canada, les personnes des communautés LGBTQ+ sont, malheureusement, plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale et d’un vieillissement plus ardu que les autres, selon un rapport de l’Université de Sherbrooke et de la Fondation Émergence.

Grâce à la correspondance intergénérationnelle, soit l’action d’écrire et d’échanger des lettres avec une personne plus jeune ou plus âgée, vous pouvez établir un contact régulier avec quelqu’un qui partage votre réalité et qui s’intéresse à votre vécu. Cette activité enrichissante vous permet de discuter de tout et de rien, de raconter vos histoires ainsi que de vous sentir écouté.e et compris.e.

C’est justement ce qu’offre Interligne, un organisme communautaire qui œuvre pour le bien-être des personnes LGBTQ+ du Québec. Grâce à son programme « Trait-d’union : correspondance intergénérationnelle LGBTQ+ », l’organisme invite les jeunes et les personnes aînées LGBTQ+ du Québec à s’engager dans un échange de lettres manuscrites. Le projet entend contribuer à briser le cycle de l’isolement social et à une société plus inclusive et solidaire. Dans un monde saturé de communications digitales, les discussions par écrit amènent une touche d’humanité indispensable !

Les bienfaits de transmettre son savoir

« Ma correspondance avec Robin*, ça m’a donné de l’espoir. […] Tu te sens moins seul, tu peux être en détresse et savoir que quelque part, il y a quelqu’un qui est prêt à t’écouter, même si tu vis dans une région éloignée », raconte Marc, un aîné ayant participé au programme Trait d’union d’Interligne.

Meilleure estime de soi, satisfaction à l’égard de la vie, diminution de l’anxiété et de la souffrance psychologique : les bienfaits de la correspondance intergénérationnelle chez les personnes aînées sont multiples ! Il en est de même pour les jeunes qui rapportent un meilleur développement des habiletés sociales ainsi qu’une hausse des performances scolaires et des aptitudes en lecture et en écriture.

Ces échanges multigénérationnels favorisent donc la transmission de savoirs, une expérience enrichissante pour l’ensemble des personnes participantes. « Pour moi c’est hyper pertinent, parce que je suis rendu à une période de ma vie où j’ai des choses à transmettre, mais on dirait qu’il n’y a personne qui veut écouter. […] J’ai des choses à transmettre et c’est le temps de le faire, parce que quand t’es plus là, t’es plus là. », témoigne Louis, un participant de Trait d’union.

De même, il peut être inspirant pour les personnes aînées LGBTQ+ de voir évoluer les jeunes d’aujourd’hui et de les comprendre par le biais de l’écriture. « Je trouve que c’est bien d’avoir des gens avec qui pouvoir échanger sur des sujets qu’on connaît, parce que ça nous amène une façon de voir différemment ce qu’on a vécu à certaines époques — à reconnaître que, l’amour, c’est de l’amour, point à la ligne », ajoute Henri, un aîné du programme.

Combattre l’âgisme une lettre à la fois

Enfin, la correspondance intergénérationnelle contribue à combattre l’âgisme et à promouvoir l’inclusion au sein des communautés LGBTQ+. Les personnes aînées peuvent servir de modèles pour les jeunes et, à l’inverse, apprendre des expériences des nouvelles générations. « Je réalise que, le fait de vieillir, c’est un immense tabou dans notre communauté. Il y a vraiment du travail à faire pour valoriser cette étape-là de notre vie, estime Louis. C’est important à tout âge de se sentir utile […], et il y a des liens à créer, parce que, moi, je sens un manque de connexion entre les générations. Il y a du travail à faire pour que ça circule, pour que ça soit plus fluide entre elles. »

La correspondance intergénérationnelle abonde justement dans ce sens : les études montrent que les activités intergénérationnelles favorisent les attitudes positives à l’égard des autres et réduisent les préjugés. Alors, à vos crayons !

*Tous les prénoms sont fictifs afin de préserver l’anonymat des participants.

 

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