26 janvier 2022

Quand sonne l’heure de la retraite ou à la suite du départ des enfants, l’idée de vendre la maison pour aller en copropriété ou pour acheter une résidence plus petite peut se manifester. La question qui se pose alors est : « Est-ce le bon moment pour vendre ? »

Charles Brant, directeur, Analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), note que le marché évolue. Les gens ont tendance à prendre leur retraite plus tard, ce qui retarde le moment de la vente de leur propriété. « Dans le contexte de pandémie, les risques associés à un changement de résidence ont fait en sorte que plusieurs personnes ont aussi décidé de garder leur maison plus longtemps », dit-il.

Cependant, explique M. Brant, cette situation et la popularité du télétravail se sont traduite chez les jeunes familles par une volonté plus grande de faire l’achat d’une première maison unifamiliale. Le bon vieux principe économique de l’offre et de la demande s’applique alors : peu de propriétés unifamiliales arrivent sur le marché et elles ne suffisent pas à combler la demande. Corollaire : les prix des maisons sont à la hausse.

Bref, pour le vendeur d’une maison unifamiliale, compte tenu de la rareté des propriétés, le moment est plus que propice pour obtenir un prix intéressant.

Résultats d’un sondage

Un sondage Léger, publié en 2020 sur les intentions d’achat et de vente dans le secteur immobilier au Québec au cours des prochaines années, montre cet intérêt pour l’achat d’une propriété.

Quand ils se sont fait poser la question « Est-il probable que vous achetiez une propriété résidentielle au cours des cinq prochaines années ? », 25 % des répondants se sont dit très ou assez intéressés, comparativement à 23 % en 2018. Dans la région de Montréal, ce chiffre monte à 30 %, alors qu’il est de 22 % dans la région de Québec et de 20 % ailleurs au Québec.

Au chapitre des acheteurs probables, la majorité, soit 52 %, se retrouve chez les 18-34 ans. Les 35-54 ans représentent 28 % des acheteurs potentiels et 10 % se retrouvent chez les 55 ans et plus.

Une autre donnée intéressante à mentionner est que pour 83 % des répondants, cet achat sera la résidence principale. Le nombre le plus élevé d’acheteurs potentiels d’une résidence principale se retrouve chez les 18-34 ans avec 87 %. Seulement 12 % d’entre eux prévoyaient faire l’achat d’une résidence secondaire comme un chalet.

Par ailleurs, 79 % des 35-54 ans prévoient acheter une résidence principale contre 18 % pour une résidence secondaire. Chez les 55 ans et plus, le nombre d’acheteurs potentiels d’une résidence principale est de 80 % et celui des acquéreurs d’une résidence secondaire, de 15 %.

Partout au Québec, le choix des acheteurs potentiels pour une résidence principale va vers une maison détachée dans une proportion qui frôle les 80 %, toutes régions confondues. La maison jumelée et la maison en rangée arrivent loin derrière.

Proximité des services

Selon Charles Brant, « L’élément majeur qui entre en ligne de compte, quand vient le temps de déménager chez les aînés, est la proximité des services. » Les personnes souhaitent se rapprocher des établissements de santé, de leur coiffeur, de leur clinique dentaire ou autres, et ce, de façon à moins utiliser la voiture. L’aspect financier est également un élément important qui entre en ligne de compte, selon le porte-parole de l’APCIQ.

Sur le plan fiscal, ajoute Mme Luce Morin, CPA au sein de la firme Activ services comptables et fiscaux, la vente de la résidence principale n’entraînera pas de charge fiscale. « On doit déclarer la vente, mais il n’y aura pas d’impôt à payer en gain de capital. », dit-elle.

Si la personne est propriétaire d’un duplex, explique la CPA, il y aura un impôt à payer sur la vente de la partie en location seulement, mais celle servant de résidence principale ne sera pas affectée. Il en va de même pour un chalet associé à une résidence secondaire où un impôt en gain de capital sera à payer.

Toutefois, Mme Morin recommande au vendeur de consulter son comptable avant toute acquisition puisqu’il est possible, selon ce qui est le plus avantageux, de choisir de mettre la maison ou le chalet comme résidence principale. La propriété qui représente le gain en capital le plus élevé pourrait alors être épargnée d’impôt.

À la lumière de ces informations, il appartient à la personne aînée ou retraitée de décider si elle souhaite ou non vendre sa maison pour aller vers un condominium ou une résidence avec des services inclus. Chose certaine, d’un point de vue économique, les prix sont bons et comme la volonté des jeunes ménages est d’aller vers une résidence unifamiliale, elle trouvera un bon prix à coup sûr pour sa propriété.

Maurice Gagnon, journaliste

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