Quel que soit notre âge, il n’est pas toujours simple de trouver l’âme sœur. Pour les personnes de 65 ans et plus, le défi peut être encore plus grand puisque bien souvent elles ont quitté le marché du travail et ont fait le tour du jardin de leurs connaissances. Leur vie sociale est moins active. Pour trouver un partenaire, certaines d’entre elles se tourneront alors vers des applications sur Internet ou, si elles souhaitent une approche individualisée, vers des agences de rencontres.
Le site Internet 40+ Dating (https://www.rencontres-pour-seniors-ca.com) a comparé et évalué différents sites permettant aux personnes plus âgées de faire les meilleurs maillages. SilverSingles, EliteSingles et Zoosk obtiennent les plus hautes notes.
Ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’informatique choisiront plutôt de publier une petite annonce dans un journal ou un magazine, selon la bonne vieille méthode, ou de faire appel aux services d’un professionnel d’une agence pour inviter Cupidon dans leur vie.
Demeurer prudent
Pour la psychologue et conférencière Rose-Marie Charest, une personne de 65 ans et plus a encore de grandes tranches de vie devant elle, qu’elle peut choisir de vivre à deux ou en célibataire. Il peut y avoir de grands bienfaits dans l’amour, dit-elle, car bien souvent « les gens vivent plus facilement leur vieillesse en couple. » Toutefois, ajoute la psychologue, « le désir de trouver un partenaire ne doit pas nous faire perdre nos mécanismes de défense. »
Chez les personnes plus âgées, « le besoin d’amour est tellement immense qu’il peut rendre aveugle », souligne Mme Charest. Il faut faire preuve de prudence, se respecter et s’affirmer. Il faut surtout éviter de se sentir animer par un sentiment d’urgence et prendre le temps de connaître l’autre avant de faire des changements dans sa vie, poursuit-elle.
Deux autres conseils importants : tenir le premier rendez-vous dans un endroit neutre comme un restaurant et ne jamais faire cette démarche en secret. Il n’est pas nécessaire d’en parler à tout le monde, mais au moins à un proche qui peut être de bons conseils.
Rencontre personnelle
Fondatrice de l’Agence Accord de Laval, Murielle Poitras constate qu’il y a beaucoup de solitude chez les aînés. Les personnes de 65 ans et plus représentent environ 25 % de sa clientèle.
« Plus on vieillit, plus les endroits pour rencontrer l’âme sœur sont restreints. On ne fréquente plus les bars et, bien souvent, on a fait le tour des gens autour de nous », constate-t-elle.
Mme Poitras mise sur la rencontre individuelle, autant avec la conseillère qu’entre les clients. Elle prend le temps d’évaluer les besoins de la personne, ce qu’elle veut ou ce qu’elle ne veut pas, dans le but de lui proposer le ou la partenaire qui correspondra le mieux à ses attentes. Certains veulent vivre ensemble, d’autres pas. « Les réseaux sociaux fonctionnent avec des photos, mais pas nous. Une photo peut amener un rejet immédiat », souligne-t-elle. C’est en présence de l’autre que l’on sait si la chimie va passer ou non.
Refaire sa vie après un décès
Selon Rose-Marie Charest, il ne faut pas se priver de refaire sa vie même après le départ d’un grand amour. « La personne qui vous a aimée vous voudrait heureuse », dit-elle. Louise (nom fictif) a eu recours aux services de l’Agence Accord pour rencontrer son nouveau partenaire de vie quatre ans après le décès de son mari. Elle avait 71 ans quand elle a connu son nouvel amoureux. Il en avait 72. « Nous avons vécu huit ans de bonheur jusqu’à son décès, il y a quelques mois », dit-elle. Dans son cas, cela a été un match parfait.
Si Louise est allée vers une agence de rencontres, c’était pour dénicher des gens de qualité. Personne dans son entourage ne correspondait à ses critères. La conseillère l’a aidée à trouver la bonne personne. « Avec des applications sur Internet, on ne sait pas à qui on a affaire », dit-elle.
Faire de la place à quelqu’un d’autre n’empêche pas de continuer à aimer l’être décédé, croit aussi Murielle Poitras. Il y a huit ans, elle a permis à un couple de se former. Ils étaient tous les deux veuf et veuve. « Quand l’homme est rentré dans mon bureau, il avait deux choses à la main : sa photo de mariage et le certificat de décès de son épouse », conclut Mme Poitras avec une voix émue. Ils ont 95 ans aujourd’hui.
Natif de Saint-Pacôme, Maurice Gagnon travaille comme journaliste sur la Côte-du-Sud. Il collabore sur une base régulière avec l’hebdomadaire La Terre de chez nous, Reflets, Continuité et autres magazines. Maurice Gagnon a écrit pour le théâtre et scénarisé quatre parcours théâtraux en collaboration avec Le théâtre de La Bacaisse. Enfin, il a scénarisé et réalisé un court-métrage documentaire, Gabrielle, sur l’écrivaine Gabrielle Filteau-Chiba.