En raison du vieillissement de la population, on peut s’attendre à une croissance du nombre d’aînés présentant des problèmes d’alcool. Il est donc essentiel de mettre en garde les aînés contre la consommation abusive et dangereuse d’alcool, surtout ceux dont les pratiques de consommation peuvent mettre à risque leur santé physique et psychologique, de manière non intentionnelle.
On formule donc des recommandations sur la surconsommation spécifiquement pour les aînés qui sont invités à limiter leur consommation d’alcool à des niveaux inférieurs à ceux de la population adulte générale.
Cette surconsommation est source de souffrance, peu importe l’âge. Vouloir préserver la dignité et le bien-être d’une personne aînée, c’est accepter de se préoccuper d’un éventuel problème lié à l’alcool plutôt que de l’ignorer.
Mais surtout, il importe de se rappeler qu’il ne faut pas boire pour des raisons médicales. L’alcool n’est pas un médicament et les magasins qui en vendent ne sont pas des pharmacies.
Trois recommandations
La relation des aînés à l’alcool est donc au cœur des préoccupations d’Éduc’alcool qui estime qu’il n’est pas facile de donner des indications précises sur la surconsommation d’alcool chez les personnes du troisième âge ; chaque individu ayant un profil différent.
Il note cependant l’importance de bien faire la distinction entre la consommation abusive, qui est consciente, et la consommation dangereuse, qui ne l’est pas. Il formule, en conséquence, les trois recommandations suivantes :
Être sur ses gardes
Parce qu’un changement dans les proportions des masses corporelles liquide et graisseuse ainsi qu’un ralentissement du métabolisme provoquent chez les aînés une alcoolémie plus élevée, à quantités d’alcool égales et à poids égaux, Éduc’alcool recommande aux personnes de plus de 65 ans de limiter strictement leur consommation quotidienne d’alcool à 2 verres pour les femmes et à 3 verres pour les hommes, de diminuer du tiers leur consommation hebdomadaire soit 7 verres pour les femmes et 10 pour les hommes, et de s’abstenir de boire de l’alcool 2 jours par semaine.
Les médicaments et l’alcool
Parce que la polypharmacie est courante chez les aînés et que les interactions négatives entre l’alcool et les médicaments sont fréquentes, Éduc’alcool recommande aux personnes de plus de 65 ans, au moment d’acquérir tout nouveau médicament d’ordonnance, de se renseigner systématiquement auprès d’un médecin ou d’un pharmacien sur les interférences et les incompatibilités possibles entre ce médicament et la consommation d’alcool.
L’entourage des aînés
Parce que les aînés constituent un groupe fortement à risque de consommer de l’alcool de façon dangereuse — de manière non intentionnelle — et qu’un tel problème peut se cacher sous des symptômes généralement attribués au vieillissement normal, Éduc’alcool recommande que l’entourage des personnes de plus de 65 ans – famille, proches, amis, médecins et professionnels de la santé — soit informé, vigilant et soucieux d’intervenir.
Une publication utile et essentielle
Ce n’est donc pas par hasard qu’Éduc’alcool s’est intéressé à la consommation d’alcool par les aînés et qu’il a publié une monographie qui lui est consacrée dans sa série Alcool et Santé. Cette publication, simplement intitulée l’alcool et les aînés, répond dans un langage simple et accessible à des questions importantes sur la relation à l’alcool des personnes âgées de 65 ans et plus ; un sujet souvent ignoré, occulté ou oublié. Avec le vieillissement de la population québécoise, il importe de traiter de ce sujet particulièrement sensible.
Cette publication complète sur les niveaux de consommation d’alcool des aînés est disponible gratuitement. On peut la télécharger à partir du site d’Éduc’alcool ou la recevoir sans frais en la commandant au 1 888 — ALCOOL 1.
Et rappelez-vous que, quel que soit notre âge, la modération à bien meilleur goût !
Hubert Sacy est directeur général d’Éduc’alcool. Il en est l’architecte des campagnes comportementales, des programmes de prévention, d’éducation et d’information. Il compte plus de 49 ans d’expérience en prévention, éducation, marketing, information et communications. Licencié en droit et en sciences politiques, il détient un diplôme universitaire d’études littéraires françaises et un diplôme en publicité délivré par l’École des hautes études commerciales de Montréal.